Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous mes réflexions de ces dernières semaines.

Mais d’abord, commençons par un constat :

Mon Dieu, que c’est difficile de bien monter à cheval !

C’est vraiment le chemin d’une vie ! Mais entre nous, c’est aussi pour ça que c’est si passionnant.

J’essaie de progresser en équitation depuis 45 ans, et je ne parle que de la partie équitation. Nous savons tous que ce n’est qu’un aspect de notre relation avec les chevaux. Mais c’est des sensations montées dont je veux vous parler aujourd’hui.

Alors, pourquoi veut-on devenir un bon cavalier ?

Pour moi, c’est avant tout pour ne pas gêner mon partenaire, pour ne pas lui nuire physiquement ou mentalement. Le cheval n’est pas fait pour nous porter. La colonne vertébrale d’un cheval standard doit déjà supporter environ 300kg de viscères. Il est donc de notre devoir de lui apprendre à nous porter et de façonner son modèle technique.

Mais pour être franche , si je désire être bonne cavalière, c’est aussi pour ces quelques secondes, puis minutes, où nous semblons ne faire qu’un avec lui. Le fameux « Je commence et tu finis » du module harmonie du curriculum Happy Horse Happy Life crée par Linda Parelli et que j’enseigne.

Mais sur ce chemin, il y a tant d’écueils à éviter ! Par exemple, vouloir trop bien faire, se concentrer uniquement sur un résultat tangible, et foncer tête baissée en oubliant ses émotions !

C’est ce qui m’est arrivé lors d’un cours avec Luis Lucio.
Luis Lucio est un cavalier olympique espagnol de dressage. Il a été également entraîneur et sélectionneur de l’équipe d’Espagne de dressage pendant de nombreuses années et si j’ai décidé de suivre son enseignement c’est aussi car c’est un proche collaborateur de Linda Parelli et qu’il entraîne les chevaux en respectant leurs besoins physiques mais également mentaux et émotionnels. Lors d’une de nos dernières séances nous étions en train d’utiliser l’épaule en dedans afin de travailler à la fois le modèle technique et le mental du cheval. Et puis, mes vieux démons sont revenus au galop : aides de plus en plus fortes, trop de mains, trop de jambes, trop de contrôle… au fond de moi, je savais que je n’étais pas sur la bonne voie, mais, prise par la leçon, j’ai oublié de suivre mes émotions et de sentir ma jument. J’ai oublié la conversation ! J’ai oublié de l’écouter. Heureusement, les chevaux nous pardonnent tellement quand on admet nos erreurs ! J’ai beaucoup repensé à cette leçon dans les heures qui ont suivi. J’en ai également discuté avec Jeff et le lendemain, j’ai corrigé la situation grâce aussi aux commentaires de Luis que je n’avais sûrement pas entendus la veille.

Et depuis, j’ai fait plusieurs séances où je me concentrais sur mon ressenti et sur le moindre retour que ma jument me donnait en travaillant les concepts vus en cours. Et là, eh bien, j’ai retrouvé cette harmonie ! Ce moment où tout devient facile, où l’on donne, où l’on fait une descente de mains, une descente de jambes et où le cheval continue le mouvement amorcé tout seul. Je commence et tu finis, ou comment danser à deux.

Alors, ces quelques minutes hors du temps,  nous boostent pendant des semaines ! L’équitation est vraiment une question de sensations, de sentiments et d’émotions ! Et ce qui la rend unique et si fantastique, c’est que nous partageons tout cela avec un autre être vivant incroyable : le cheval.

Et pour conclure ces quelques mots, j’aimerais finir avec une citation de Nuno Oliveira que je trouve si inspirante : « L’art , c’est la sublimation de la technique par l’amour.  L’amour, afin qu’après la mort du cheval, vous ayez gardé en votre cœur le souvenir de cette entente, de ces sensations qui ont quand même élevé votre esprit au-dessus des misères d’une vie humaine ».

Je vous souhaite à tous de nombreux moments incroyables avec vos chevaux !

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Carine Glehen, instructice HHHL

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Comme beaucoup , j'ai eu pendant de très nombreuses années une approche très classique du cheval. Formée en club et galop 7 en poche, j'ai sympathisé avec une de mes monitrices de l'époque qui était passionnée de dressage et j'ai commencé à la suivre dans des écuries...